La République, fille de victoire ou de défaite ?

   20 Septembre 1792. Victoire de Valmy. L'armée française, menée par Kellermann et Dumouriez, repousse l'attaque prussienne conduite par Brunswick pour envahir Paris et anéantir la Révolution.

   Moins de 48 heures plus tard, le 22 septembre, la Convention nationale abolit la royauté et proclame la République française "Une et Indivisible".

   Goethe, présent à Valmy, écrira plus tard que "de ce jour date une ère nouvelle dans l'histoire du monde"

  2 septembre 1870. Défaite de Sedan. L'armée française, commandée par Napoléon III et Mac-Mahon, encerclée par l'armée prussienne coordonnée par Bsmarck, capitule.

   Moins de 48 heures plus tard, le 4 septembre, la Chambre prononce la déchéance du Second empire et l'avènement  de la  3ème République.

    Victor Hugo, alors en exil à Bruxelles, revient précipitamment à Paris " Voilà dix-neuf ans que j'attendais ce moment", clamera-t-il sur le perron de l'Hotel de Ville. 

     Alors, la République - la nôtre - a-t-elle été engendrée sur la colline victorieuse de Valmy un 20 septembre ou conçue dans la cuvette sanglante de Sedan un 2 septembre ?  

    En fait, qu'importe la date, elle ne peut être que subjective. Pour ma part, en ce mois de début d'automne, je me contenterai tout simplement de souhaiter un bon anniversaire à cette brave vieille République, aujourd'hui - il est vrai-  perclue d'indéfinissables désillusions.

   Mais il est des anniversaires comme de ces rituels qui, peu à peu, Insidieusement, finissent par perdre tout à la fois leur signification première et leur portée symbolique.

                                                                               Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. A bientôt, peut-être.